Intervention Veronique Calueba – Conseil Communautaire

Monsieur le président,

Vous n’avez pas voulu informer les membres du conseil de la motion que nous vous avons fait parvenir et que nous souhaitions soumettre au vote. Cette motion adressée au premier ministre pose le pb des financements des collectivités après la crise sanitaire que nous traversons.
Chaque jour qui passe montre que les collectivités sont un bouclier social et économique pour la population et la vie territoriale. Cela a été rappelé par le premier ministre devant l’assemblée Nationale.
Nous allons d’ailleurs entériner tout à l’heure une série de mesures en soutien au tissu économique du territoire à hauteur de 20 M d’€, montant pouvant évoluer à la hausse en fonction des situations à venir.

Dans ce contexte tendu, il nous semble légitime d’interpeller l’état pour demander un renforcement des dotations, notamment la DSU, pour demander la création d’un fonds de soutien anticipé aux collectivités permettant d’absorber les pertes et charges nouvelles liées à la crise sanitaire ainsi que l’abrogation définitive des dispositifs de contrat de Cahors, abrogation qui serait un élément fort dans la relance des investissements et de la transition écologique pour « le jour d’après ».Nous réclamons aussi la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, particulièrement pour les catégories C.

Vous n’avez pas jugé utile de nous proposer cette motion par crainte probablement de froisser vos amis au gouvernement. Pourtant un grand nombre d’élus, de gauche comme de droite s’inquiètent et appellent à un soutien de la part de l’état.La présidente de Région, Carole Delga dans le Midi Libre de ce matin évoque l’impact de la crise sur l’investissement public futur et demande à revoir avec Bercy les règles de dotations des collectivités.

Cette crise sanitaire est issue d’une crise environnementale et va se transformer en crise sociale.Le nombre de chômeurs a augmenté entrainant une précarisation des familles à venir. Le chômage partiel contient encore les d-ifficultés mais ne permettra pas de sauvegarder emplois et compétences pendant la récession économique annoncée. Seront tout particulièrement touchés les secteurs du tourisme et de la culture. Notre économie locale, fortement dépendante de ces deux secteurs économiques sera impactée à long terme, mettant en difficulté bon nombre de personnes. L’action sociale obligatoire auprès des familles ne s’arrêtera pas avec la fin du confinement. Bien au contraire..

Je n’ai pas vu dans les rapports présentés ce jour, de proposition, de réflexion et d’anticipation sur l’action à long terme de notre agglo. Ne devons-nous pas nous préparer à l’urgence sociale et environnementale qui arrive ?

Pouvons-nous continuer d’envisager des gros investissements de plus de 10 millions aujourd’hui comme il est prévu pour une Halle des sports ou un palais des congrès ? Ne devons-nous pas suspendre ces projets, les mettre en perspective avec la crise sociale et ré orienter ces budgets vers des actions qui vont aider et accompagner les gens ?

Je pense particulièrement aux transports en commun.Actuellement la circulation est diminuée et la pollution de l’air, la pollution auditive ont diminué de facto. Chacun s’en aperçoit et y prend goût. Vous avez instauré la gratuité des transports en commun momentanément. Nous vous demandons de pérenniser cette mesure pour le bienêtre de tous et pour soutenir le pouvoir d’achat des familles. La pérennisation de la gratuité aura un coût pour la collectivité et nous devons en discuter collectivement. C’est un choix politique.

De même pouvons-nous continuer à envisager l’urbanisation de l’entrée EST avec une priorité à de l’habitat et du logement secondaire quand nous avons énormément besoin d’implanter des entreprises et de l’artisanat sur notre territoire afin de diversifier notre économie et de sortir du tout tourisme ?

Devons-nous continuer à envisager l’agrandissement de la zone commerciale de Balaruc quand on connaît la dépendance des grandes surfaces aux produits internationaux et la frénésie de consommation qu’elles induisent ?

Comment allons-nous développer toutes ces initiatives de soutien à nos producteurs ? nous devons réfléchir à la place possible des terres agricoles sur le territoire et préserver ces terres de l’appétit immobilier ?

Quelles perspectives d’avenir nous proposez-vous pour répondre à ce nouvel engouement pour la consommation alimentaire en circuit court ? Cette préoccupation que manifestent nos concitoyens de soutenir la production locale, de connaître les produits que nous mangeons, leur provenance, leur qualité alimentaire ?

Nous louons et nous applaudissons toutes les initiatives solidaires et citoyennes qui ont vu le jour pendant la crise mais quelle place donnerez-vous à ceux qui les ont portées… Dans le monde d’après ? Qu’allez-vous mettre en place pour permettre à chaque citoyen de faire entendre son point de vue et ses idées ? Comment envisagez-vous d’associer les citoyens à des plans de relance justes et durables ?Nous ne pouvons plus dire « tout va revenir comme avant » . Nous avons besoin d’une nouvelle réflexion. Nous avons besoin d’un nouveau projet, dans les compétences de l’agglo, projet qui prenne en compte la crise que nous traversons et les causes de cette crise pour y répondre, même à notre petit niveau local.

Les petits ruisseaux font les grandes rivières dit on ! Rien dans vos propositions ne nous amène à un changement de paradigme et c’est regrettable